Oui ! C’est vraiment un martyr qu’a subi le cher Frère Richard Joyal, sm, assassiné à Port au Prince le 25 avril 2013, alors qu’il revenait de retirer de l’argent d’une banque afin de réaliser son projet pour enfants handicapés. Ses funérailles, célébrées à la belle église de St-Anselme remplie à craquer, ont été une apothéose. Cette très belle cérémonie a duré près de deux heures, mais nous ne voyions pas le temps passer. Le Père Gérard Blais, sm, assisté du Père Florian Royer-Chabot et du Père Arthur Lambert, présidait l’Eucharistie.
Dans le chœur, il y avait une quinzaine de prêtres et plusieurs frères marianistes, venus d’un peu partout dans le monde, afin de saluer une dernière fois leur cher confrère qu’ils appréciaient au plus haut point : le frère Hervé Du Bodan, venu de France, le dernier marianiste à être demeuré avec le frère Richard en Haïti, Mr Basil Joseph, un ancien mariste indien venu de Toronto, le père Joseph Kamis, sm de St-Louis, Missouri. Quelle belle fraternité unit cette communauté ! Au même moment où sont chantées les funérailles du frère Richard, une messe à sa mémoire est célébrée à la cathédrale de St-Boniface. De plus, une délégation de la communauté haïtienne de Québec était présente.
Avant la cérémonie, tout en écoutant un bel Ave Maria joué à l’orgue par M. Jean-Yves Fortier, organiste, nous pouvions voir défiler, sur un écran, différents moments de la vie du cher frère.
La chorale exécute comme chant d’entrée : Sur le seuil de sa maison. Puis après le dépôt de la croix : le magnifique chant : Victoire tu règneras, ô croix, tu nous sauveras. Et pendant qu’on allume le cierge pascal : Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur. Alléluia L’assistance se joint à la chorale pour ces refrains.
Dans le transept, deux symboles religieux : le cierge pascal et la croix accompagnent les cendres du frère Richard enjolivées de fleurs.
La première lecture Rm 8, 31-39 Qui nous séparera de l’amour du Christ ? est proclamée par le Frère Hervé du Bodan, sm
La page d’évangile choisi : Matthieu 5, 1-12 Les béatitudes.
C’est avec brio que le Père Gérard Blais, sm commente cet évangile « Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés… » Je me permets de citer de beaux passages de cette homélie : « Nous sommes réunis pour proclamer la victoire de l’amour sur la haine, sur la violence. Un chrétien sait, par expérience, que l’amour est plus fort que la mort. Chaque eucharistie proclame cette conviction énorme : Richard vient d’entrer dans ce cercle d’amour rédempteur. »
Le Père Blais nous brosse ensuite un portrait du Frère Richard : « magnanime, large sourire, un cœur à la dimension de la planète, un homme de courtoisie et de relation, astucieux pour aider les démunis, artiste. Le milieu qu’il affectionnait, c’était le travail de rue. » Il ajoute : comme tous les êtres humains, Richard avait ses défauts, ses limites, ses errances. La sainteté n’est pas l’absence de défauts : la sainteté, c’est la transparence à la lumière divine. (…) Un saint, c’est quelqu’un à travers qui passe la lumière ; un peu comme les vitraux d’une église…
Puis le Père Blais s’adresse à la communauté haïtienne : Nous, les Marianistes du Canada nous n’éprouvons aucun mépris pour le peuple haïtien, si durement éprouvé depuis des décennies. Nous détestons les bandits, mais nous aimons Haïti.
Ensuite M. Richard Vidal accompagné de sa guitare chante avec son épouse : Va vers le pays de demain. Le Notre Père est prié en quatre langues : hindi, créole, anglais et français.
Pendant la distribution de la sainte communion, le beau chant : Ajoute un couvert à ta table nous permet d’intérioriser notre prière.
M. Vidal et son épouse, à l’absoute, reviennent interpréter Tu es parti, là-bas, au pays de l’inconnu Où la haine est enchaînée, où la mort n’existe plus. Tu es parti près de Celui qui est sorti de son tombeau, Au grand matin du Jour Nouveau, drapé, d’espoir et de lumière.
Le magnifique chant Il restera de toi est chanté par la chorale pendant la signature des registres.
Ensuite, la communauté haïtienne de Québec et les personnes ayant œuvré à Haïti, dont quelques Sœurs du Bon Pasteur, entourent les cendres et prient en créole.
Nous sommes invités à fraterniser ensemble autour d’un bon dîner. Nous avons pu alors revoir les Pères et Frères marianistes et leur exprimer une fois de plus nos sincères condoléances.
Puissent de nombreux jeunes, à l’instar du Frère Richard, avoir l’audace de leur foi et répondre à l’appel du Maître de la moisson !