Dans l’Église catholique, les sacrements de l’initiation chrétienne sont célébrés comme un don de Dieu, mais aussi comme l’affirmation qu’un chemin a été fait, que des attitudes ont changé dans le cœur des candidats, que le mystère chrétien est suffisamment connu pour qu’ils puissent célébrer avec sens les sacrements qui les incorporeront au groupe des disciples de Jésus Christ. Or, dans une démarche de croissance dans la foi, le point de départ du cheminement, de même que le rythme de découverte et d’intégration de la foi chrétienne, varieront d’une personne à l’autre. Certaines personnes arrivent à la catéchèse avec un bagage spirituel déjà bien nommé et d’autres moins. C’est normal, et cela aura une influence sur le parcours de chacun et, entre autres, sur sa durée.
De plus, un cheminement de foi doit nécessairement prendre en compte le développement personnel, physique et psychologique de chaque individu. En conséquence, la durée de l’initiation chrétienne partira du baptême ou de l’éveil de la foi et durera assez longtemps pour que la démarche catéchétique ait pu faire découvrir toutes les facettes de la foi chrétienne et ait permis de conduire à une « profession de foi vivante, explicite et agissante».
L’étalement dans le temps ne constitue pas une « exigence pour avoir droit au sacrement » mais bien ce qui est nécessaire pour goûter en profondeur la relation intime avec le Christ, dont le sacrement sera éventuellement signe, en temps opportun.
Alors, pour quand le sacrement?
Pour le savoir, il faudra laisser place au discernement, qui est le moyen par lequel l’Église, attentive au chemin de chacun, décèle les avancées dans la foi et dans l’intimité avec Jésus et peut ainsi repérer quand il est devenu opportun de célébrer l’un ou l’autre des sacrements. On aura aussi compris qu’il n’y a plus d’âge privilégié, et encore moins d’année scolaire privilégiée, pour la célébration d’un sacrement.
Ce qui compte, ce n’est pas simplement d’avoir été présent X fois aux rencontres, c’est que ces rencontres aient porté du fruit dans le cœur de la personne.
La question de la date de la célébration d’un sacrement ne doit plus être considérée comme un enjeu majeur, prioritaire. En clair, on ne s’inscrit pas à un sacrement, on s’inscrit (ou on inscrit notre enfant) dans une démarche catéchétique parce qu’elle est bonne en elle-même, parce qu’elle nourrit la relation avec Jésus. Il n’y a pas d’autre raison d’inscrire une personne dans une démarche catéchétique.