Dans la célébration eucharistique, après le récit de la dernière Cène – ou « récit de l’institution » – le prêtre, parlant au nom de l’assemblée, formule une demande à Dieu: « Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang et remplis de l’Esprit Saint, accorde nous d’être un seul Corps et un seul Esprit dans le Christ. »
Cette demande est porteuse du souhait le plus important, du fruit premier de toute participation à l’eucharistie. La personne qui communie veut bien sûr être porteuse de l’Esprit à titre personnel, dans toutes les dimensions de sa vie. Mais avant même qu’arrive ce type de demandes, dans la prière eucharistique, la première de toutes porte sur la communauté qui se forme par le fait de communier au même pain.
Il faut ici se souvenir de cette phrase si importante laissée par Jésus toujours au soir de la dernière Cène: « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on verra que vous êtes mes disciples. » Pour la foi chrétienne donc, le premier fruit de l’Esprit dans le coeur d’une personne, c’est le désir de vivre en communion fraternelle. Pas de communion eucharistique vraie sans désir authentique de construire une communauté de plus en plus unie.
On est loin ici du « petit Jésus dans son coeur ». Il ne s’agit pas non plus de considérer que l’eucharistie n’est justifiée que quand toutes ces dispositions sont présentes de façon parfaite, sinon personne ne communierait jamais! C’est précisément ce qu’on demande à l’Esprit: de nous aider dans cette construction de liens fraternels. Mais il faut que le désir, lui, y soit!