La confirmation est devenue vers le 5e siècle un sacrement autonome par rapport au baptême, alors que dans les siècles précédents, quand on pensait « baptême », on pensait à un ensemble de rites dont faisaient partie le rite fait avec l’eau et un geste d’invocation de l’Esprit (dans certains endroits une onction avec de l’huile, dans d’autres une imposition de la main, et parfois les deux).
Même si les rites reliés à l’Esprit Saint (onction, imposition des mains) ont été séparés du rite d’immersion dans l’eau, donc même si le baptême et la confirmation sont devenus des rites séparés dans le temps, cela ne change rien au fait qu’il s’agit de gestes qui, dans la foi, sont faits « pour aller ensemble »! En conséquence, la confirmation n’a de sens que comme un geste qui complète le baptême, qui « finit » d’une certaine façon ce qui fut commencé par le geste de l’eau. Il ne s’agit donc pas du rite de passage à l’adolescence! Célébré avec une personne déjà baptisée, ce geste signifie donc, au premier degré, l’acceptation personnelle, volontaire, de la signification du baptême qui fut habituellement choisi pour elle par quelqu’un d’autre (parent, parrain).
Quand ces gestes furent « inventés » comme signes d’appartenance à l’Église, à cette époque où on les posait l’un après l’autre dans la même célébration, cette célébration avait lieu avec des adultes à la fin du temps d’initiation, comme on le fait aujourd’hui pour les adolescents et les adultes qui demandent le baptême. Cela exprimait bien la conviction selon laquelle avant d’entrer de plain-pied dans l’Église, cela suppose une bonne préparation. Clément d’Alexandrie disait: « Pour faire d’un catéchumène un chrétien, il faut du temps!».
Depuis des siècles, on baptise des bébés, donc avant la catéchèse d’initiation. Conséquence: la confirmation devrait, elle, arriver à un moment où l’on peut dire que l’initiation est complétée. Voilà l’une des choses les plus sûres qu’on peut dire pour répondre à la question: « La confirmation, c’est quoi? »: c’est un rite qui « termine ce qui fut commencé au baptême »; or comme le baptême a été à l’origine conçu pour marquer rituellement l’entrée dans le groupe des disciples, la confirmation, aujourd’hui, joue ce rôle: elle affirme que la personne qu’on confirme est initiée, qu’elle a intégré les caractéristiques principales de l’identité d’un disciple du Christ, qu’elle est maintenant reconnue à son tour comme chrétienne à part entière parce qu’elle assume cette identité.
C’est la première fois dans l’histoire de l’Église qu’on se retrouve dans une société déchristianisée où il faut se poser ce genre de questions. Pour le moment, la pastorale du sacrement de confirmation est l’objet de beaucoup d’hésitations et de beaucoup de réflexions…