Voici le communiqué de presse envoyé aux médias le 21 octobre 2013 par 38 responsables de congrégations religieuses du Québec:
Pour lire le texte intégral de le lettre au ministre Drainville.
Des responsables de congrégations religieuses du Québec se prononcent sur
le projet de Charte des valeurs québécoises
Le 15 octobre dernier, 38 responsables de congrégations religieuses du Québec ont fait parvenir une lettre au ministre Bernard Drainville donnant leur avis sur le projet de Charte des valeurs québécoises.
Les responsables sont d’accord avec les principes de base du projet et même avec
l’établissement de règles claires pour baliser les accommodements religieux. « Cependant, de sérieuses réserves sont émises quant à l’interdiction qui serait faite aux personnes travaillant dans les garderies, les institutions d’enseignement, les institutions de santé et de services sociaux de porter les signes et les vêtements manifestant leur appartenance religieuse. »
Contrairement à ce qu’on entend aujourd’hui, les personnes appartenant à des communautés religieuses du Québec ont massivement délaissé leur costume religieux par choix, « sans y être obligés par l’État ou par qui que ce soit d’autre ». C’est pourquoi les responsables de congrégations religieuses du Québec ne sont pas d’accord « lorsque le projet de charte entend obliger certaines personnes à retirer les signes religieux surtout quand ils font partie intégrante de leur identité religieuse. »
Sur ce point, il leur semble que le projet de charte des valeurs québécoises va à l’encontre de ce que statue l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de la personne :
«Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce
droit implique (…) la liberté (…) de conviction ainsi que la liberté de manifester
sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par
l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.»
Sur la question du port de signes religieux, les signataires de la lettre sont d’avis que « la charte empiète sur un droit fondamental que doivent garantir nos sociétés démocratiques ». Cet empiétement, affirment-ils, « est d’autant plus grave qu’il pourrait conduire des personnes — et en particulier des femmes immigrantes – à perdre l’emploi qui leur permet justement de vivre un processus d’intégration à notre société. »
En conclusion, les 38 responsables de congrégations religieuses estiment que le Québec actuel ne devrait pas exiger « l’absence totale de signes religieux dans tous les emplois subventionnés par l’État. En effet, les jeunes générations, depuis les années ’70, et plus encore celles qui depuis la déconfessionnalisation scolaire ont été formées par le cours d’éthique et de culture religieuse, se sont habituées à côtoyer la diversité linguistique, culturelle et religieuse. Elles aiment manifester leur identité et leur appartenance religieuse, et ne sentent pas que cela porte atteinte à la liberté des autres. »
Les signataires de la lettre sont :
Michel Proulx, O.Praem.
Prieur des Chanoines Réguliers de Prémontrés du Québec
Porte-parole des signataires de cette lettre
S. Gilberte Baril, OP
Prieure générale des Dominicaines Missionnaires Adoratrices
Sœur Huguette Boutin, OCD
Prieure des Carmels de Trois-Rivières
Elisabeth Villemure, SMNDA
Provinciale des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique
Monique Brûlé, FJ
Vice-Provinciale des Filles de Jésus
Robert Deshaies, CMM
Provincial des Missionnaires de Mariannhill
Cécile Dionne, OSU
Conseillère provinciale des Ursulines
Yves Granger, SC
Frère provincial des Frères du Sacré-Cœur
Raymonde Dussault, OP
Prieure générale des Dominicaines de la Trinité
Jacqueline St-Yves, SGM
Supérieure de congrégation des Sœurs de la Charité de Montréal
Pierre-Anne Mandato, SCSM
Supérieure provinciale des Sœurs de Charité de Sainte Marie
Angèle Bergeron, AMJ
Assistante générale des Augustines
Clémence Moreau, PM
Supérieure provinciale des Sœurs de la Présentation de Marie