Les médias parleront abondamment du 50e anniversaire du décès du premier président catholique américain John F. Kennedy, peut-être un peu de celui de l’auteur Aldous Huxley.
Je dois vous avouer que pour moi aujourd’hui, c’est la mémoire de l’écrivain et grand apologète chrétien Clive Staples Lewis qui me rejoint droit au coeur. Et oui, l’auteur des Chroniques de Narnia et Les Fondements du christianisme est aussi décédé le 22 novembre 1963.
C.S. Lewis n’est pas trop connu chez les francophones, mais la découvertes des oeuvres de ce grand converti au christianisme (anglican) fait encore le bonheur de milliers de lecteurs et lectrices aux quatre coins de la planète.
L’hebdomadaire français La Vie est l’un des quelques médias de langues française soulignant cet événement (texte complet ici):
50 ans après sa mort, l’écrivain anglais, grand ami de Tolkien, est aujourd’hui honoré avec une plaque commémorative à Westminster Abbey. Et son oeuvre connaît depuis quelques années un regain d’intérêt.
Il existe (au moins) deux points communs entre Clive Staples Lewis et John Fitzgerald Kennedy. Le premier, très anecdotique, est que l’un comme l’autre était surnommé par ses amis « Jack » ; le second, historique, est d’être décédés le même jour, il y a 50 ans, le 22 novembre 1963. La comparaison s’arrête probablement là, mais la mémoire de l’assassinat du président américain risque de masquer un peu, en France du moins, l’anniversaire de la disparition de l’auteur de Narnia.
Pourtant, les anglais célèbrent dignement aujourd’hui cette gloire de leur littérature (l’homme aura tout de même cumulé les vestes – en tweed – de philosophe, théologien, essayiste, enseignant, critique littéraire, romancier, auteur pour enfants… et même chroniqueur radio), par une plaque à son nom dans le prestigieux « Poets’ Corner » (le Coin des poètes) de Westminster Abbey. C.S. Lewis inscrit donc son nom parmi une centaine d’autres auteurs, de Shakespeare à William Blake, en passant par les soeurs Brontë ou John Keats.
Extrêmement populaire de son vivant, l’oeuvre de C.S. Lewis a par la suite été comme reléguée au second plan. Jamais oubliée, et pourtant : les élites le dédaignaient, les Américains – et particulièrement les milieux évangéliques – l’appréciaient davantage que les Anglais, les francophones le méconnaissaient globalement. Un regain d’intérêt populaire a pu s’opérer à partir de 2005, avec la sortie des adaptations cinématographiques du Monde de Narnia (trois films à ce jour). Puis, depuis quelques années, les intellectuels et les universitaires s’emparent à nouveau de son oeuvre, souvent réduite chez nous à sa fameuse saga de fantasy pour enfants.
De la BBC au Monde de Narnia
Pourtant, c’est d’abord par de courts programmes de vulgarisation de la doctrine chrétienne (en 15 minutes chacun) diffusés sur la BBC à partir de 1941 que C.S. Lewis s’est fait connaître. Selon Christopher Mitchell, l’un des spécialistes de son oeuvre cité par Christianity Today (en anglais), il aurait alors été « la voix la plus reconnaissable de Grande-Bretagne… à l’exception de Churchill ».Ces émissions ont par la suite servi de base à son ouvrage Mere Christianity (Les Fondements du christianisme, ou Voilà pourquoi je suis devenu chrétien).
Influencé par les travaux G.K. Chesterton, mais aussi par son ami J.R.R. Tolkien (l’auteur duSeigneur des Anneaux – oeuvre unanimement célébrée comme bien plus riche et complexe queNarnia), avec qui il enseigne à l’université d’Oxford, qui ont joué un rôle dans sa conversion au christianisme (anglican), il publie à la même époque une chronique hebdomadaire dans le Guardian: des lettres imaginaires d’un démon à son apprenti. La publication de l’ensemble en 1942 sous le titre de Screwtape Letters (Tactique du diable) est un succès.
Ce n’est pourtant qu’une dizaine d’années plus tard qu’il commencera à publier la saga qui fera de lui bien plus que « l’auteur chrétien le plus lu par ceux qui lisent des auteurs chrétiens », selon la formule du théologien James Innell Packer. Entre 1950 et 1956, Lewis publie donc les sept tomes du Monde de Narnia.
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Les Fondements du christianisme comme prochain livre de chevet? Je vous le suggère ardemment.
Si vous êtes confortables en anglais, quelques autres liens pour aller plus loin:
The Triumph of C.S. Lewis du père Robert Barron
C.S Lewis, A Catholic gateway drug sur Aleteia
Le site officiel http://www.cslewis.com