Extrait du Guide d’animation missionnaire
« De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. » (Jn 17, 18)
La mission des chrétiens envoyés dans le monde à la suite de Jésus est donc identique à la sienne… Pour désigner le monde, Jean utilise le mot grec kosmos, qui désigne l’univers ordonné, par opposition au chaos. Dans ce monde, l’homme occupe une place importante, cette mise en ordre, inaugurée à la création, se poursuit. L’expression «monde» peut aussi désigner l’ensemble de la société humaine (l’humanité). Par ailleurs, deux aspects ressortent de la conception du monde chez saint Jean. D’une part, le monde est décrit comme l’espace où Dieu manifeste son amour (Jn 3, 16) et sa volonté de salut pour le monde (Jn 1, 12). D’autre part, le monde représente l’univers qui est sous l’emprise du mal, où le disciple ne doit attendre que haine et hostilité (Jn 13, 21). Aujourd’hui, nous savons que le monde est un lieu appelé au salut et que le croyant a pour mission non pas de le déserter, mais de l’évangéliser.
Un dicton en latin nous informe sur la conception de l’identité des chrétiens dans le monde : communia non communiter. Cela signifie que les chrétiens, hier comme aujourd’hui, partagent la vie commune à tous les humains, hommes et femmes, mais qu’ils ne vivent pas de la même manière que ceux et celles qui ne sont pas chrétiens. Ils sont dans le monde sans être du monde. Dans la prière d’adieu (Jn 17, 18), le monde désigne à la fois le lieu de la mission et son destinataire, à l’instar de la mission du Fils; «car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé» (Jn 3, 17).