Qu’est-ce que Dieu peut vouloir dire par les jeunes aujourd’hui? Que pourrait bien apporter une vraie rencontre de l’Église avec eux?
Il est nécessaire, au préalable, de regarder en face l’important décalage culturel qui existe entre l’Église catholique et le monde des jeunes. Pour la plupart des jeunes de la génération Z (18-25 ans), ils évoluent sans aucune référence directe à l’Évangile ni à la spiritualité; encore moins s’attendent-ils à quelque chose de la part de l’Église. Dans l’autre sens, bien des décisions et orientations en Église se font sans référence à leurs compétences. Pourtant, il y a fort à parier qu’un pont bâti au-dessus de ce précipice culturel pourrait être bénéfique à la fois pour les jeunes et pour l’Église. Être disciples-missionnaires de Jésus Christ ne peut aujourd’hui nous faire passer à côté d’un dialogue vrai et sincère avec les jeunes.
La catéchèse catholique centrée sur l’enfant prenait pour acquise une culture catholique de l’ensemble de la société qui encourageait une participation active à la vie des paroisses. Aujourd’hui, cette culture catholique n’existe plus. Sans la formation et la vie chrétiennes des parents et de toute la famille, la catéchèse pour les enfants revenait à vouloir faire pousser des graines dans le béton. Il nous faut aujourd’hui prendre acte de ce tournant: nous ne sommes plus dans une ère de changements, mais plutôt dans un changement d’ère. Cette nouvelle donne nous amène à sortir des chemins battus pour nous mettre à l’écoute des jeunes, de leurs besoins et aspirations. Faire autrement.
C’est dans cet esprit qu’a été élaborée la Charte de la relance. Cette charte en 10 articles met en valeur les attitudes que les jeunes aimeraient retrouver dans leur rapport avec l’Église catholique. À nous d’y trouver un nouveau chemin de rencontre et de dialogue avec eux.
Ce que j’attends de vous, adultes soucieux de la vie et de la foi des jeunes, c’est de faire corps avec la Charte de la relance de l’Église catholique de Québec avant de faire quoi que ce soit pour les jeunes. Car cette charte veut instaurer un changement de perspective: non plus faire des choses pour les jeunes, mais au contraire, leur permettre d’être responsables de leurs propres initiatives en les accompagnant sur ce chemin. Il ne s’agira plus d’amener les jeunes dans nos locaux, mais de sortir avec eux sur le chemin de leur vie, de leurs préoccupations, de leur souffrances et de leurs rêves.
Je crois que si nous sommes plusieurs à partager cette vision de la Pastorale jeunesse, qui s’arrime à la grande vision diocésaine de l’Église catholique de Québec, nous pourrons vraiment voir des jeunes se lever à la suite de Jésus Christ, pour le suivre et l’aimer.
Père Dominic