Notre nouvelle gouverneure générale Julie Payette a prononcé un discours ce 1er novembre devant des centaines de scientifiques réunis à Ottawa pour le congrès annuel de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes (CPSC).
Un discours qui fait beaucoup jaser au Canada anglais, mais que seule La Presse canadienne a couvert en français (vendredi matin). Extrait :
Dans son discours, Mme Payette, une ancienne astronaute diplômée en génie informatique, s’est demandé comment il est possible que certaines personnes croient encore qu’une «intervention divine» soit à l’origine de la vie ou que la personnalité soit déterminée par l’astrologie.
La gouverneure générale a également martelé qu’il n’y avait plus aucun débat à y avoir sur l’existence des changements climatiques et sur la responsabilité de l’activité humaine dans ce phénomène.
Des commentaires ont immédiatement surgi sur les médias sociaux, certains s’interrogeant sur la pertinence pour une gouverneure générale de tenir de tels propos et mentionnant que ses paroles pouvaient être blessantes pour certains Canadiens.
Lutter contre la désinformation
Dans son allocution, Mme Payette a interpellé les convives pour leur demander de lutter contre la désinformation propagée par les médias sociaux et touchant une multitude de sujets allant de la santé à la médecine, en passant par les changements climatiques et l’horoscope.
«Pouvez-vous croire qu’encore aujourd’hui, dans une société du savoir, dans des parlements, malheureusement, nous discutions et nous questionnions encore le rôle qu’ont pu avoir les humains dans le réchauffement de la Terre, ou encore si la planète se réchauffe bel et bien», a-t-elle lancé sur un ton d’incrédulité.
«Et nous discutons et nous nous interrogeons encore pour savoir si la vie est attribuable à une intervention divine ou si elle a découlé d’un processus naturel mené seul et, oh mon Dieu, de manière aléatoire.»
La version originale de ce dernier paraphe vaut la peine d’être lu :
“And we are still debating and still questioning whether life was a divine intervention or whether it was coming out of a natural process let alone, oh my goodness, a random process.”
Vous pouvez voir et entendre cette partie du discours ici (en anglais):
Le discours complet en français devrait être accessible sous peu ici :
http://www.gg.ca/documents.aspx?sc=5&lan=fra
Plusieurs analystes se sont questionnés sur la pertinence d’un tel discours par la gouverneure générale, dont Rex Murphy, Robyn Urback et John Stackhouse. Je leur laisse ce débat.
Ce qui me fascine dans cette partie du discours, c’est cette tirade qui dénonce dans un même souffle ceux et celles qui:
1) doutent des changements climatiques ou que l’homme en soit l’une des causes;
2) suivent l’horoscope;
3) gobent l’effet des pilules miracles à effet placebo;
4) croient à une intervention divine de l’origine de la vie.
Comme catholique qui est convaincu que la cohabitation entre la foi et la raison est possible, je peux moi aussi dénoncer les trois premiers points en me référant à des sources scientifiques diverses.
Pour le quatrième point, ma croyance à une origine divine de la vie me met-elle en opposition avec la science? J’ose penser que non. Tellement de scientifiques de renom considèrent Dieu comme la source de la création!
Croire à une génération spontanée de la vie, basée uniquement sur le hasard, ne tiendrait pas elle aussi d’une foi, cette fois-ci scientiste?
Voici quelques références pour approfondir la question de l’origine de la vie qui démontrent bien que foi (pourquoi?) et science (comment?) peuvent se complémenter.
Big Bang, évolution : pourquoi l’Eglise ne change pas (La Vie)
Foi et raison, Brunor mène l’enquête (France catholique)
Pour découvrir son excellente série Les Indices pensables
Évolution et création (qe.catholique.org)
Ajout: Neutralité religieuse et incroyance, la lettre ouverte de Solange Lefebvre, titulaire de la Chaire en gestion de la diversité culturelle et religieuse à l’Université de Montréal